Près d’un tiers des dirigeants français prévoit de geler les salaires dans son entreprise cette année. Une proportion deux fois plus importantes que celle de l’année dernière mais encore bien en dessous de la plupart de celles observées dans les pays européens voisins.
D’après une étude menée dans 36 pays par le cabinet d’audit Grant Thornton, l’année 2010 risque d’être encore plus tendue que 2009 sur la question de l’augmentation des salaires.
En effet, la proportion de dirigeants français à n’envisager aucune hausse des salaires de ses employés a pratiquement doublée depuis l’année dernière : 30% contre 16% en 2009.
Près des deux tiers misent en revanche sur des hausses au moins égale à l’inflation (part en recul par rapport à 2009), tandis que 6% des chefs d’entreprise attendent l’évolution des conditions macroéconomiques pour se prononcer.
D’une certaines manières les salariés français pourront tout de même se satisfaire de compter parmi les plus “chanceux” sur la question des salaires car au niveau européen, la part des dirigeants à n’envisager aucune hausse s’établit à 36%.
Elle atteint 44% en Allemagne et au Royaume-Uni, 47% en Italie et dépasse les deux tiers : 68%, en Irlande !
Aux Etats-Unis, où la proportion de dirigeants s’apprêtant à geler les salaires était la même l’année dernière que pour les patrons français (respectivement 15% et 16%), elle s’élève cette année à 40%.
« Les dirigeants préfèrent conserver leurs employés sans les augmenter, plutôt que de les licencier », analyse Jean-Jacques Pichon, associé chez Grant Thornton.