Le taux de pauvreté a reculé en 2012 mais le niveau de ressources continue de s’enfoncer : la moitié des français vivent avec moins de 1 645 euros par mois, révèle une étude de l’Insee.
Etre pauvre en France, ça veut dire quoi ? Si la misère recouvre bien des réalités, elle obéit aussi à des statistiques froides qui permettent de la « quantifier ». Les français qui gagnent moins de 987 euros par mois, montant du seuil de pauvreté monétaire égal à 60% du niveau de vie médian, sont considérés comme pauvres. 8,5 millions de personnes étaient dans cette situation en 2012, contre 8,7 millions l’année précédente, indique une étude de l’Insee. Le taux de pauvreté a donc légèrement reculé : en 2012, il s’élevait 13,9% de la population contre 14,3% en 2011. Cela ne signifie pas qu’il y a moins de pauvreté en France, car, dans le même temps, le curseur qui sert à la mesurer a évolué…négativement, et la situation financière globale des français s’est détériorée.
La pauvreté rattrape les familles monoparentales
Le niveau de vie médian, par exemple, qui permet de calculer le revenu disponible au sein d’une famille, a reculé de 1% entre 2011 et 2012. Il s’établissait en 2012 à 1 645 euros par mois : la moitié des ménages français disposent d’un revenu inférieur à ce seuil.
Parmi les « pauvres » statistiquement reconnus comme tels, la moitié vit avec moins de 784 euros par mois, un record (à la baisse) depuis 2006.
Si, d’après l’Insee, le taux de pauvreté diminue, il s’inscrit toutefois « dans un contexte de baisse générale des niveaux de vie et de hausse du chômage, qui a notamment affecté les familles monoparentales » la proportion de cette catégorie dans la population pauvre progresse de plus de deux points, passant de 20,6% en 2011 à 22,3% en 2012.
Leur niveau d’activité moyen recule de 5%, si bien que «la pauvreté s’accroît fortement parmi les mères de familles monoparentales» souligne encore l’Institut des Statistiques.