L’Etat a débloqué une rallonge d’une milliard d’euros pour soutenir les secteurs heurtés de plein fouet par le confinement nocturne décrété dans les villes les plus touchées par la propagation de la Covid.
Le « couvre-feu », mot lâché par le président de la République Emmanuel Macron le 14 octobre dernier, a été instauré dans une dizaine de métropoles françaises classées en zone d’alerte maximale face à l’évolution de l’épidémie de coronavirus.
Dans ces territoires urbains, où la fermeture totale des bars s’appliquait déjà avant l’entrée en vigueur de cette mesure d’exception, la population est soumise à une obligation de confinement dès 21 heures chaque soir (jusqu’à 6 heures), et l’ensemble des commerces, restaurants, salles et clubs de sport, cinéma, théâtres contraints, sur ce même créneau, à cesser d’accueillir le public.
Les nouveaux très risques économiques que ce couvre-feu va faire peser sur les entreprises concernées conduit le gouvernement à renforcer ses dispositifs de soutien et à amplifier la stratégie du « quoi qu’il en coûte » annoncée par le Chef de l’Etat dès le début de l’épidémie
Très concrètement, ce nouvel effort va se traduire par l’injection d’un milliard d’euros supplémentaires dans les outils mis en place dès le printemps dernier : le fonds de solidarité pour les indépendants, le chômage partiel, les exonérations de cotisations sociales et les prêts garantis par l’Etat.
Le premier est « une nouvelle fois, simplifié et élargi » a assuré le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Il va être ciblé sur les entreprises de moins de 50 salariés situées sur une zone de « couvre-feu » et qui subissent une perte de chiffre d’affaires de 50euros : l’aide mensuelle qui leur sera versé sera de 1 500. Le second volet du dispositif porte plus spécifiquement sur les enseignes du secteur HCR (Hôtellerie, café restauration). Pour ces entreprises très fragilisées depuis le premier confinement, le manque-à-gagner lié à la crise sera compensé par une enveloppe de 10 000 euros, sous réserve que les demandeurs déclarent un CA en baisse de 50% au moins (au lieu de 70% auparavant).
Le nombre d’entreprises éligibles au fonds de solidarité est allongé de 75 000 de bénéficiaires, qui s’ajoutent donc aux 150 000 initiaux.
Pour les métiers les plus impactés par le confinement, les mesures de chômage partiel sont renouvelées : elles couvriront les salaires à 100% (pour les employeurs, 80% pour les salariés) jusqu’à 4,5 fois le smic.
Les fermetures administratives donneront lieu à une exonération totale des cotisations sociales patronales.