Le mauvais résultat enregistré au deuxième trimestre pèsera sur le taux de croissance global en 2015, affirme l’Insee qui revoit sa prévision initiale légèrement à la baisse.
François Hollande pourra-t-il compter sur un niveau de croissance suffisant pour faire reculer le chômage cette année ? Disons-le tout net : c’est non. Le gouvernement table sur une croissance d’à peine +1%, quand l’Insee anticipe un résultat d’un cheveu supérieur (+1,1%, en légère baisse par rapport à une prévision précédente à +1,2%).
Recul des investissements dans la construction
Que veulent dire tous ces chiffres ? D’abord que la production reste faible en France, en dessous du rythme observé à l’échelle de la zone euro (+1,6%). C’est trop peu pour permettre à l’économie de créer plus d’emplois qu’elle n’en détruit (le chômage devrait rester stable cette année à 10% de la population active en métropole). Après un bon démarrage au premier trimestre (+0,7%), supérieur même aux taux allemand et britannique, le PIB français a calé au deuxième (0%), privé de son principal carburant, la consommation, et pénalisé par une baisse de la production manufacturière. Selon l’Insee, cette phase négative n’est qu’un « trou d’air » à la suite duquel deux hausses devraient s’enchaîner, lors des deux derniers trimestres, de 0,2% (juillet-septembre) d’abord puis de +0,4% en fin d’année.
Si le niveau annoncé de +1,1% se réalise, la croissance atteindra alors un « pic » depuis l’arrivée de François Hollande au pouvoir. Le PIB avait, rappelons-le, atteint 2% en 2010 et 2011, une accélération qui, à l’époque, n’avait même pas permis de faire reculer le chômage.
Selon Dorian Roucher, chef de la division Synthèse conjoncturelle à l’Insee, le décalage qui existe entre la croissance française et celle, plus forte, de la zone euro « provient essentiellement de l’investissement en construction », globalement stable dans le reste de l’Europe mais toujours en repli en France.