Certains observateurs ont cru entendre dans les propos prononcés ce jeudi par le président Hollande à Aubervilliers un début de reniement à sa promesse d’enrayer la courbe du chômage à la fin de l’année. Mais l’Elysée se défend de tout rétropédalage.
Les chiffres de la demande d’emploi pour le mois d’octobre tomberont en fin de journée. Ce bilan, très attendu, donnera une tendance décisive sur la crédibilité de l’objectif qu’a fixé, voilà déjà un an, le président Hollande sur l’inversion de la courbe du chômage.
Rappelons qu’en septembre, le nombre d’inscriptions à Pôle Emploi avait progressé de +1,9% après une baisse artificielle au mois d’août liée à un bug informatique qui avait empêché les chômeurs d’actualiser leur situation auprès de l’administration.
Les prévisions pessimistes de l’OCDE et de Bruxelles
En visite dans une entreprise à Aubervilliers, le Président de la République, qui voit l’échéance fatidique de décembre arriver, a souligné que la « bataille pour l’emploi prendra le temps nécessaire ». Des propos qui n’ont pas manqué d’interpeller les observateurs, journalistes et chefs d’entreprise qui y vont un premier signe de renoncement alors que les faillites d’entreprises sont au plus haut et que s’accélère la valse des plans sociaux (Gad, La Redoute, Mory Ducros).
Mais l’Elysée, relayé par le gouvernement, se défend de toute reculade. L’entourage de F. Hollande assure que le discours présidentiel n’a pas changé d’un iota et que la promesse d’inverser la courbe du chômage reste plus que jamais d’actualité, à ceci près que l’inversion tant espérée, si elle se produit, devra « ensuite se confirmer plusieurs mois », ce qui « prendra du temps » a préféré lâché, prudent, le Chef de l’Etat.
En anticipant une hausse continue du chômage en 2014 en raison d’une croissance encore trop molle, les récentes prévisions émises par des institutions telles que l’OCDE, le FMI et la Commission de Bruxelles ont toutes mises à mal l’engagement de François Hollande dont la réussite repose, on le sait, avant tout sur l’efficacité des emplois aidés.