Au 1er janvier 2016, le smic suivra la courbe de l’inflation, mais ne bénéficiera pas d’aucune rallonge gouvernementale.
Comme en janvier dernier, et l’année précédente, et encore celle d’avant, le gouvernement ne boostera pas le Smic. Une nouvelle qui va intéresser, et décevoir sans doute, les deux à trois millions de français qui perçoivent ce minimum légal fixé en 2015 à 1 457, 52 euros bruts sur la base d’un contrat de 35 heures.
Pression du patronat
Dans la pratique, ce salaire évolue chaque année avec l’inflation. En théorie, tous les gouvernements ont aussi la possibilité, s’ils le souhaitent, de rallonger cette hausse mécanique en la complétant par ce qu’on appelle ordinairement un « coup de pouce ». Ce que François Hollande avait fait, symboliquement, en juillet 2012, peu après son accession à l’Elysée : à l’époque, poussée par un vent d’inflation plus fort qu’aujourd’hui, la revalorisation du smic avait atteint +2%, dont un quart de point sortait de la hotte du nouveau président. Mais ce geste préparait de longue années de vaches maigres : depuis très longtemps, la partie la plus influente et visible du patronat (le Medef) s’oppose bec et ongles à ces revalorisations supplémentaires au nom de la compétitivité des entreprises qui doit passer, selon elle, par une maîtrise globale de l’évolution des salaires.
Très réceptif à cet argument, Hollande n’a plus revalorisé la SMIC depuis 2012, se plaçant ainsi dans la continuité de Nicolas Sarkozy, qui contrairement son prédécesseur Jacques Chirac (1995-2007) n’a jamais concédé le moindre coup de pouce au cours de son quinquennat. Dès son arrivée au pouvoir, Sarkozy avait clairement affirmé sa position : ralentir le SMIC dont les progressions successives « sans lien avec les fondamentaux économiques, fragilisent les entreprises à forte intensité en main d’œuvre ».
En janvier prochain, le salaire minimum suivra donc, peu ou prou, le rythme de l’inflation, qui est très faible (+0,5%) : si cette valeur est retenue, il passera de 9,61 euros à 9,67 euros à soit 1 466 euros mensuels pour un temps plein (+ 9 euros).