En phase de démarrage, la plus grosse erreur est de replier sur soi-même, sans travailler la visibilité de l’entreprise ni chercher à développer un réseau. Ces deux leviers ne nécessitent forcément pas de très gros budgets mais leurs fruits se récoltent sur le long terme. D’où l’intérêt de s’y prendre tôt.
Lancer son auto-entreprise n’est pas une fin en soi : au préalable, le dirigeant doit avoir envoyé suffisamment de signaux sur les principaux relais de communication afin de faire savoir au public que son activité est opérationnelle et compétitive. Comment s’y prendre ?
Prises de contact
Le téléphone, les mails personnalisés ou une simple tournée de « porte-porte » (à l’ancienne) restent des vecteurs efficaces pour se positionner auprès de la demande à cibler. Attention toutefois à la méthode, au comportement et surtout au ton employé : ces outils traditionnels sont des valeurs sûres qui permettent d’entrer directement en relation avec des clients potentiels et d’amorcer un réel dialogue. Mais leur usage, parfois abusifs, peuvent être mal perçus et susciter la méfiance lorsque la démarche s’inscrit dans un logique par trop publicitaire, construite sur des arguments simplistes qui font obstacle à toute velléité d’échange. Il est primordial d’être calme, posé, sincère, constructif et de jouer la carte de la proximité pour nouer une relation de confiance avec l’interlocuteur. Il est possible de compléter ces opérations par du tractage, plus onéreux puisqu’il nécessite la réalisation de flyers ou d’objets publicitaires (il est également soumis à autorisation dans certains lieux publics, comme les supermarchés et autres manifestations à caractère évènementiel).
Plan média
Alerter un journal proximité pour qu’il consacre un article à une nouvelle auto-entreprise est une initiative qu’il faut tenter. Encore faut-il savoir convaincre le personnel de la rédaction : si l’activité est particulièrement innovante et s’adresse au plus grand monde, le journaliste, toujours en quête d’info-service, acceptera sans doute de relayer la nouvelle auprès de son lectorat (en page très « locale »). Avantage : c’est une bonne manière de faire parler de soi sans tomber dans le registre rébarbatif et parfois rebutant de la publicité brute, payante de surcroît. Une astuce pour susciter l’intérêt de la presse par des moyens détournés : ne pas hésiter à organiser un évènement (caritatif, inauguration…)
Bouche-à-oreille
C’est une mécanique complexe à activer, avec sa part d’irrationnel : Il s’agit ici de se construire une bonne réputation auprès de ses « premiers » clients de manière à ce que ses derniers se comportent en ambassadeurs de la marque et, par effet domino, multiplie ses débouchés. Le processus peut se faire naturellement, ou par le biais d’un parrainage : ceux qui vous recommandent auprès d’autrui et contribuent à alimenter votre carnet de commande, sont récompensés par vos soins avec une offre préférentielle, ou un cadeau-surprise ! Le bouche-à-oreille se construit aussi en exploitant le réseautage : l’objectif vise par exemple à s’offrir, via des partenariats de proximité, de la visibilité auprès d’entreprises qui proposent des produits ou services complémentaires aux vôtres (organisation d’évènements communs, dépôt de cartes de visites, affichage etc…).
Site internet
En 2017, une étude de l’Insee indiquait que 70% des auto-entrepreneurs n’avaient pas de site internet. Impasse qui confine à un vrai manque de clairvoyance dans la mesure où il néglige les nouveaux modes de consommation apparus avec la multiplication des outils digitaux. Avoir un site internet performant et « responsive design » est une chose. Etre en mesure d’en exploiter le potentiel commercial en est une autre. Cela passe par l’élaboration d’une stratégie webmarketing apte à garantir à la marque une audience ciblée et locale sur les moteurs de recherche et les réseaux sociaux (création d’une fiche GoogleMyBusiness, inscription sur des annuaires en ligne, mise en place de pages sur Facebook, échange de liens avec d’autres entreprises présentes sur internet).