Le premier ministre Manuel Valls a promis de tenir bon dans le bras de fer qui s’annonce pour faire passer la réforme sur la Code du Travail.
Arbitré en interne, envoyé au Conseil d’Etat pour validation juridique, le projet de réforme du Code du Travail est désormais dans les tuyaux du pouvoir. Le 9 mars, le texte sera officiellement présenté en Conseil des ministres, avant d’entamer sa navette parlementaire entre l’Assemblée et le Sénat, que Manuel Valls espère la plus courte possible. Ce mardi, sur les ondes de RTL, le premier ministre a assuré qu’il ira « jusqu’au bout », malgré la gronde syndicale qui couve dans la rue et le risque d’éclatement de la majorité socialiste : « Pourquoi préjuger de l’intelligence collective ? » a dit Manuel Valls qui refuse de voir dans cette loi des « sacrifices », mais une « réforme utile » et « un message de confiance aux entrepreneurs et aux salariés ». Il a appelé à un « débat serein » qui, de toute façon, donnera lieu à « des amendements ». Une manière de dire que le texte préparé en amont, qui cristallise aujourd’hui l’opposition syndicale et des socialistes hostiles à la ligne libérale, n’est qu’une première mouture dont le contenu n’est pas figé.
A l’heure qu’il est, le projet porté par la ministre du Travail Myriam El Khomri prévoit des assouplissements sur deux questions très sensibles : la durée du travail et le licenciement économique. Il fixe également un plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif, à quinze mois de salaire maximum lorsque l’ancienneté est supérieure à 20 ans. Le texte introduit aussi une possibilité de référendum d’entreprise pour valider une accord minoritaire sur des questions telle que le temps de travail ou les ouverture dominicales.