C’est l’ampleur des manifestations des 9 et 12 mars qui déterminera la température des négociations entre le gouvernement et les syndicats sur le projet de réforme du Code du Travail.
A l’issue d’une première séance de discussions menée à Matignon avec les syndicats opposés au projet de loi porté par la ministre du Travail Myriam El Khomri, aucune ligne directrice n’a été dégagée par le chef du gouvernement Manuel Valls sur la nature des modifications qui seront apportées au texte visé par une pétition en ligne soutenue par 1 200 000 signataires.
Le spectre du CPE
Quelles sont les forces en présence à moins de 24 heures de la mobilisation citoyenne ? La frange syndicale la plus dure (CGT, FO, FSU) réclame le retrait pur et simple du texte. Avec la CFTC et la CGC, la position de la CFDT, interlocutrice privilégiée du gouvernement, est sans doute la plus conciliante mais elle joue aussi la fermeté sur les deux points les plus litigieux de la réforme : le plafonnement des indemnités prud’homales et l’assouplissement du licenciement économique, deux mesures sur lesquelles l’exécutif se dit prêt à apporter des « améliorations ». Au terme d’un premier entretien avec Manuel Valls, les deux ministres de l’Economie et du Travail Emmanuel Macron et Myriam El Khomri, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, affirme être ressorti « sans réponses parce que les auditions ne sont pas terminées ». Il a toutefois retiré des débats le sentiment général d’avoir « été écouté » par un premier ministre qui a promis d’ouvrir « la porte au dialogue pour faire évoluer les choses ».
Face à la nouvelle journée de grèves et de manifestations prévues mercredi, 58 % des Français estiment, dans un sondage, que le mouvement est susceptible de prendre la même ampleur que la fronde anti-CPE (Contrat Première Embauche) qui avait fait rage en 2005 suite à une réforme introduite par le premier ministre de l’époque Dominique de Villepin.