L’actuelle locataire de Bercy battra dans les prochains jours un record de longévité à la tête du Ministère de l’Economie, soit quatre ans et probablement cinq ans en 2012, à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy.
Mieux que Pierre Bérégovoy, mieux que Valéry Giscard d’Estaing. Ces deux figures de la Ve République étaient restées quatre ans à la tête d’un des plus gros portefeuilles de l’Etat : le premier sous François Mitterrand (1988-1992), le second sous de Gaulle (1962-1966) et Pompidou (1969-1974), au temps où le ministère de l’Economie et des Finances était encore basé en plein centre de Paris, au palais du Louvre.
Reconduite à Bercy suite au dernier remaniement ministériel, Christine Lagarde sera sans aucun doute maintenue à ce poste jusqu’à la fin du mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy : En cinq ans, elle aura traversé les heures difficiles de la crise financière et économique, l’inflation galopante, la crise de l’euro, la croissance en berne et le déficit du Budget de l’Etat.
2. Caractère
Outre qu’elle incarne un gage de stabilité et de durabilité à la tête d’un ministère qui exige une vision à long terme, elle a su s’imposer, au fil des épreuves, comme une valeur sûre auprès de Nicolas Sarkozy, sentiment qui s’est sans doute renforcé avec l’impact de la crise économique et financière dont elle a su gérer les aléas, bien qu’on lui ait reproché, au départ, un optimisme surfait, voire béat.
Sa franchise, qui s’est traduite au début de son ministère par quelques maladresses verbales, notamment lorsqu’elle avait parlé d’un plan de rigueur ou quand elle avait, au moment du choc pétrolier, suggéré aux français d’utiliser la bicyclette, a récemment renforcé son statut de femme d’autorité et de principe : en 2010, alors qu’elle donnait une interview sur une chaîne américaine, cette ancienne championne de natation n’avait pas hésité à affirmer qu’elle appréciait le fait que, dans le monde des affaires économiques et financières, les femmes « projettent moins de libido et de testostérone » que les hommes.