A quelques heures de publication des chiffres du chômage pour le mois d’avril, le ministre du Travail François Rebsamen ne prévoit « ni amélioration immédiate ni aggravation significative ». Entre les lignes, cela signifie que la courbe devrait poursuivre sa progression au même rythme qu’en mars (+0,1%).
Véritable curseur du mandat présidentiel de François Hollande, la courbe du chômage est décryptée, décortiquée mois par mois, tant pas l’opposition qui y voit un os à ronger que par les experts économiques qui tentent d’y lire les grandes tendances à venir. En 2012, le Chef de l’Etat avait promis d’inverser la spirale négative « avant un an ». Objectif raté.
Comme pour mieux réaffirmer son engagement après cet échec, le président a, en avril dernier, laissé entendre qu’il ne se représenterait pas en 2017 si le chômage ne diminue pas d’ici là. Un mois avant, en pleine campagne d’entre-deux tours des élections municipales, des résultats catastrophiques (+ 31 500 chômeurs en catégorie A en février) avait fini d’achever la crédibilité du pouvoir en place. Les choses s’étaient stabilisées, peu ou prou, le mois suivant (+ 1 600 chômeurs), mais le véritable retournement de l’emploi, les français l’attendent toujours.
Les effets positifs du futur pacte de Responsabilté ?
Les chiffres de l’Insee attendus ce mercredi ne devrait pas satisfaire leur impatience. D’ores-et-déjà, le ministre du Travail François Rebsamen a prévenu qu’il n’attendait « ni amélioration immédiate ni aggravation significative » au mois d’avril, affirmant seulement que son « objectif est de faire en sorte que la moyenne sur le deuxième trimestre de cette année soit inférieure à la moyenne du premier trimestre ».
Le premier trimestre 2014, justement, s’est soldé par l’inscription de 14 000 chômeurs, beaucoup plus qu’aux troisième et quatrième trimestres 2013 (+ 7900 et + 5000).
Selon François Rebsamen, « les dispositifs sont là » pour faire baisser le chômage,« mais il faut aussi que l’économie française reparte ». Le gouvernement mise désormais tout sur les baisses de charges patronales incluses par le Pacte de Responsabilité, un plan qui peine toutefois à être mis en route.
Pour info, à fin mars 2014, la France comptait 3 349 000 demandeurs d’emploi de catégorie A (sans aucune activité). La prise en compte de l’ensemble des catégories porte le bilan à 5,24 millions, un résultat qui n’englobe pas les…chômeurs non-inscrits à Pôle Emploi.