La France avait comptabilisé 747 000 chômeurs de plus sous le règne de Sarkozy. En seulement quatre ans, son successeur François Hollande a déjà presque atteint ce chiffre.
On en saura plus, ce soir, sur l’évolution de la courbe du chômage après l’annonce des chiffres de décembre. En début d’année, le gouvernement assurait que 2015 marquerait une stabilisation avant, disait-il encore, une décrue probable et durable dans la dernière ligne droite du quinquennat de François Hollande. Au final, à la lumière d’un premier bilan (provisoire) dressé entre janvier et novembre, on peut dire qu’il y a eu continuité, « continuité dans l’échec » aurait dit François Mitterrand », même si la dégradation a, c’est vrai, été moins forte qu’en 2014.
Un léger mieux pour les jeunes
Sur l’ensemble de l’année, c’est pourtant un sentiment pessimiste qui prédomine encore, aggravé par une croissance atone (+1,1%), un contexte traumatique lié aux attentats et l’impression pesante d’être pris dans un cycle négatif interminable: la courbe que le chef d’Etat avait promis d’inverser dès 2013 n’a en fait jamais reflué pendant deux mois consécutifs depuis février 2008. Et le dérapage du chômage d’octobre dernier (+42 000 inscriptions en catégorie A) a été d’autant plus durement ressenti qu’il était tombé quelques jours après les tueries parisiennes du 13 novembre. Le mois d’après, la ministre du Travail Myriam El Khomri, rebondissant sur un bilan moins mauvais (-0,4%) soutenait qu’ «au-delà des variations mensuelles, la tendance se confirme: le nombre de demandeurs d’emploi se stabilise sur le dernier trimestre». La vérité est que sur un an, les statistiques s’affichent encore en forte hausse (+2,5%) avec 71 300 inscriptions supplémentaires en catégorie A, malgré l’embellie observée pour les jeunes (- 25 300 sur onze mois).
Lors de son arrivée au pouvoir en 2012, François Hollande avait déclaré la guerre au chômage : depuis cette date, le président compte à son débit 700 000 pointages de plus (sans les activités réduites et en dépit d’un mode de calcul plus favorable, mis en place en juin 2015). A ce stade, il fait pire que son prédécesseur Nicolas Sarkozy dont l’ensemble du quinquennat s’était soldé par un bond de 747 000 chômeurs, courbe qui, sur une période de trois ans et demi, progressait à un rythme mensuel de 13 400 inscriptions supplémentaires sur les registres de Pôle Emploi (contre 16 300 pour Hollande).