A une semaine de la publication des chiffres du chômage pour le mois de juin, le ministre du Travail François Rebsamen a pointé la moindre fiabilité de l’outil statistique de Pôle Emploi par rapport à celui de l’Insee qui dresse des tendances trimestrielles.
Est-ce un moyen détourné d’annoncer une mauvaise nouvelle ? Ce matin sur Europe 1, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle François Rebsamen a été interrogé sur la prochaine évolution de la courbe du chômage. Il a préféré botté en touche, affirmant que « le recensement mensuel de Pôle Emploi ne constitue pas l’outil statistique le plus fiable » et qu’il lui préfère « les estimations trimestrielles de l’Insee » basées sur les critères du Bureau International du Travail (BIT).
La faute à la démographie ?
Le mois prochain pourtant, il faudra faire face au nouveau pointage de Pôle Emploi qui dressera un bilan de juin, après les deux très mauvais résultats enregistrés en avril (+0,7%) et en mai (+0,5%).
Eludant cette question, le ministre a préféré brandir les derniers de l’Acoss, organisme collecteur de la Sécurité Sociale, qui révèlent une hausse de +1,2% des déclarations d’embauche pour des contrats de plus d’un mois (hors intérim) au deuxième trimestre, après +1,9% en juin. Sur cette base, les recrutements en CDI auraient progressé de +0,5% sur la période d’avril à juin, et les CDD supérieurs à 30 jours de +1,7%.
«On crée de l’emploi dans ce pays » a martelé le ministre qui impute le décalage entre la reprise économique du premier trimestre (+0,6%) et les mauvais bilans successifs du chômage au « dynamisme démographique de la France » qui empêche son marché du travail d’absorber l’ensemble des actifs en quête d’un premier emploi.
Pour info, la France compte aujourd’hui entre 3 et 4 millions de chômeurs sans aucune activité (catégorie A).