L’idée d’une dégressivité des allocations chômage fait son chemin à gauche, mais les syndicats y sont fermement opposés.
Le débat sur la réforme de l’assurance-chômage a resurgi Londres où le premier ministre Manuel Valls a évoqué, devant les acteurs financiers de la City, la nécessité de faire évoluer le système français qui favorise, selon lui «un niveau de chômage très élevé » et « très bien indemnisé». Il n’en fallait pas plus pour faire bondir les syndicats, gestionnaires avec d’autres organisations patronales, de l’Unédic et signataires en mars dernier de la convention qui définit les règles de l’indemnisation.
A Paris, le Secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen a saisi au vol la balle lancée par Valls depuis Londres et annoncé que la question « du montant des allocations » sera remise sur la table lors des négociations de la prochaine convention Unedic en 2016.
Le plafond le plus élevé est en France
Il est vrai que la France propose le plafond d’indemnisation le plus élevé d’Europe (6 100 euros), devant le Danemark (2 295 euros), l’Allemagne (1 940 euros), l’Espagne (1 397 €) ou encore la Belgique (1 422 euros).
L’idée serait d’abaisser ce seuil, au risque de se mettre à dos les cadres qui cotisent déjà beaucoup, restent moins de temps au chômage que les autres catégories de salariés et, au final, rapporte de l’argent à l’Unédic. Ils sont en effet à peine plus de 1 000 à toucher plus de 6 000 euros d’indemnités par mois, soit 0,5% des chômeurs environ.
Début 2013, la Cour des Comptes avait déjà proposé d’accélérer la dégressivité des indemnités et préconisé la mise en place d’un « taux de remplacement décroissant des prestations de l’assurance-chômage pour les niveaux d’indemnisation les plus élevés, à l’image de ce qui existe dans la plupart des pays européens ».
Très vite, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a tranché dans le vif, soulignant que les syndicats n’ont pas « été consultés par le gouvernement», et qu’il s’opposera, au nom de son organisation, à « une réouverture des négociations de la Convention entrée en vigueur cette année ».