Une demandeuse d’emploi de 57 ans a engagé une procédure judiciaire contre la directrice du CIO de Châteauroux qui aurait refusé de l’embaucher parce qu’elle sentait le tabac. La plaignante a été déboutée.
L’odeur de tabac peut-elle justifier le rejet d’une candidature après un entretien d’embauche ? Une demandeuse d’emploi de 57 ans, qui postulait pour un emploi de « conseillère d’orientation psychologue » au Centre d’Information et d’Orientation (CIO) de Châteauroux, poste auquel elle n’a finalement pas été retenue, a estimé avoir été victime d’une discrimination suite à un courrier électronique envoyée par la directrice de l’organisme dans lequel cette dernière lui a fait remarquer, sans autres justifications d’ordre professionnel, qu’elle dégageait une forte odeur de tabac : « Vous devez être une grosse fumeuse, ça se sent » avait écrit la responsable du CIO dans son message.
Choquée, la candidate recalée a alors décidé de porter plainte et d’engager une procédure judiciaire contre son interlocutrice. Devant les juges du tribunal de grande instance de Châteauroux, elle a réclamé 1 000 euros de dommages et intérêts au titre de son préjudice moral.
2. La plaignante déboutée
A l’audience, son avocat a fait valoir le caractère discriminatoire d’un tel reproche en ce qu’il vise un élément relevant de la vie privée, et considérant qu’il ouvrait la voie à d’autres types de discrimination à l’embauche liée à une particularité physique ou psychique.
De son côté, la prévenue a reconnu sa « maladresse » tout en soulignant que l’odeur du tabac n’est pas la raison principale qui l’avait conduite à prendre la décision de ne pas retenir cette candidate fumeuse : « J’ai voulu lui faire comprendre qu’il était important d’avoir une tenue et une hygiène irréprochables lorsque l’on entreprend une démarche de cette nature » (source : Ouest France).
Les juges l’ont entendue et n’ont pas retenu sa culpabilité. La partie civile a été entièrement déboutée.