Le projet de loi de finances rectificative examiné ce vendredi en Conseil des ministres se fonde désormais sur une croissance de +1,4%, prévision en baisse de 0,1 point par rapport à l’hypothèse initiale.
Début 2016, le gouvernement, prudent, s’était projeté sur une croissance annuelle de +1,5% du PIB, résultat qu’à la faveur des taux d’intérêt historiquement bas et de la chute des cours pétroliers, le tout sur fond de baisse d’impôts pour les ménages modestes, il espérait en fin de compte surpasser, misant gros l’effet de surprise positif qu’aurait susciter ce bilan inattendu juste avant l’élection présidentielle. Pour le malheur de François Hollande, cette stratégie n’a pas fait long feu et, à la fin de l’année la réalité sera très certainement moins bonne que la fiction. En réalité, le taux annoncé de +1,5% a pris du plomb dans l’aile dès le printemps dernier et l’annonce des résultats de l’activité économique sur le deuxième trimestre, en berne (-0,1%). Un coup d’arrêt qui n’a pas été compensé au cours de l’été (+0,2%). Finalement, le gouvernement s’est résolu à abaisser sa prévision initiale de 0,1 point à 1,4% de croissance, un niveau encore supérieur aux anticipations de l’OCDE, du FMI et de la Commission Européenne, unanimes à considérer que le rythme de production de l’économie française ne dépassera pas +1,3% du PIB.
Pour le ministère des Finances, dirigé par Michel Sapin, ce ralentissement « s’explique essentiellement par les chocs exceptionnels et temporaires subis », c’est-à-dire la succession des grèves contre la Loi Travail, les attentats dont l’impact sur le tourisme a beaucoup pesé et les mauvaises récoltes consécutives à un printemps pourri. Le ministère assure toutefois qu’en dépit de cette correction à la baisse, l’objectif d’un déficit ramené à 3,3% du PIB sera tenu.