L’immense majorité des auto-entrepreneurs quitte le régime par suite d’une cessation d’activité et non pour évoluer sous un autre statut juridique.
C’est un fait, contrairement à l’un des souhaits qui avait présidé à l’instauration de l’auto-entreprise en janvier 2009, il s’avère que ce statut simplifié ne remplit pas le rôle de marchepied que lui avait assigné le gouvernement au départ : premièrement, le statut de l’auto-entrepreneur devait permettre de libérer l’esprit d’initiative en France en permettant au étudiants, retraités ou demandeurs d’emploi, de créer facilement leur entreprise, soit pour retrouver le marché du travail, soit pour se constituer un complément de revenus.
De ce point de vue, le statut a fait mouche : la France compte aujourd’hui quelque 700 000 auto-entrepreneurs, même si l’engouement des deux premières années tend à s’estomper.
Deuxièmement, le gouvernement espérait que le régime AE, régulé par des chiffres d’affaires plafonnés, fasse office de tremplin vers des statuts juridiques traditionnels et donc qu’il soit à l’origine d’un nouvel engouement entrepreneurial très créatif et, par la même occasion, très positif sur les chiffres de l’emploi.
2. Radiations en hausse
D’après les dernières données de l’Acoss, le nombre d’adhésions au régime AE s’est établi à 67 864 (il était de 80 000 en moyenne l’année dernière). Au terme de ce même trimestre, 15 165 radiations ont été enregistrées, contre 10 000 en 2010 à la même époque.
Dans son communiqué, l’Acoss précisait que «le flux des radiations sur 2010 représente environ 22,3 % du stock de fin 2009 ».
Surtout, le compte-rendu indique que 93 % de ces radiations correspondent à une cessation d’activité, concernant, pour deux-tiers, des auto-entrepreneurs qui ne sont jamais parvenus à réaliser un chiffre d’affaires.
Les cas restants (7%) sont le fait d’entrepreneurs qui quittent le régime pour poursuivre leur activité sous un autre statut (le plus souvent car il a dépassé les seuils de chiffre d’affaires du régime de l’auto-entrepreneur).
40% des auto-entrepreneurs en activité en France enregistrent des recettes.
Ces chefs d’entreprise oeuvrent surtout dans les secteurs du commerce et du bâtiment, mais ils sont aussi nombreux dans les domaines de l’informatique, du conseil, de l’éducation, des activités scientifiques et artistiques.