Après un ajustement favorable aux syndicats, les organisations patronales réclament un rééquilibrage du projet de Loi Travail au profit des employeurs.
A la veille de la présentation du projet de loi El Khomri en Conseil des ministres, le patronat fait monter la pression sur le gouvernement afin d’obtenir une troisième version du texte qui replacerait le curseur dans la droite ligne de ce que réclament, selon eux, les employeurs : de la visibilité pour embaucher et de la souplesse pour moduler le temps de travail à leur guise.
Eviter la fin des haricots
Fait rare, sept organisations de dirigeants se sont retrouvées mardi autour d’une table pour dénoncer, devant la presse, la seconde version de la réforme à la veille de son examen par le gouvernement. Medef, CGMP, Afep, Croissance Plus, Ethic, FNSEA et Meti réclament, en chœur, un retour du barème obligatoire des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif ; et la possibilité, pour les petites entreprises, de se soustraire aux 35 heures hebdomadaires en négociant avec leurs salariés la mise en place d’un régime de forfaits-jours. Ces deux mesures, très critiquées par la CFDT, n’ont pas résisté à la nouvelle vague de négociations qui visaient à ouvrir des failles dans le mur d’opposition syndicale.
De l’autre côté de la barricade, le patronat s’est senti lésé. Un sentiment que résume le président du Medef qui, après la présentation : « Il y a une énorme déception concernant le texte en l’état, ainsi qu’une immense crainte qu’il se voit encore davantage détricoté dans les discussions parlementaires à venir ». Après la présentation de la version corrigée, le 14 mars dernier, le patron des patrons avait ravalé son fiel, se bornant seulement a prédire « la fin des haricots » pour le cas où le projet final ferait de nouvelles concessions aux syndicats.