Désormais modulées en fonction des revenus, les allocations familiales versées en août seront moins importantes pour quelque 500 000 foyers français.
La réforme des « allocs » est entrée en vigueur le 1er juillet dernier, mais les ménages concernés par le nouveau système de seuils vont en sentir les effets au mois d’août. D’après la CNAF (Caisse nationale des Allocations familiales), quelque 485 000 familles, soit 10% des bénéficiaires, vont voir leur enveloppe se réduire de 127 euros en moyenne. La faute à un nouveau mécanisme qui, au-delà d’un seuil établi à 5 595 euros de revenus mensuels pour les couples avec deux enfants, divise par deux le montant de la prime qui passe ainsi de 129,35 euros à 64,75 euros. La baisse sera plus brutale encore (-4 fois, soit 32,34 euros) pour les couples avec le même nombre d’enfants qui déclarent 7 457 euros par mois ou, annuellement, la somme de 89 490 euros.
La boîte de Pandore ?
Cette modulation sonne le glas de l’universalité du système, posé en principe au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale. D’où les voix qui se sont élevées, certaines à gauche, et pas seulement dans les rangs anti-libéraux, mais surtout dans l’opposition droite, sur la même ligne pour le coup que les syndicats, eux-mêmes au diapason des associations familiales.
A l’Elysée, François Hollande défend sa réforme comme une œuvre de « justice sociale » destinée à maintenir l’intégralité des droits aux plus modestes, en reportant sur les plus riches le gros de l’effort collectif dans la résorption du déficit public.
Ses opposants lui reprochent de gripper la machine de la politique familiale qui a permis à la France de maintenir son taux de fécondité, et craignent que ce système fond sur les niveaux de revenus ne soit étendu à l’Assurance-maladie.