Selon un sondage Tilder-LCI-OpinionWay, l’idée d’un smic au rabais rebute une forte majorité de français qui jugent cette mesure inadaptée pour créer de l’emploi.
Après les déclarations de Pascal Lamy, personnalité socialiste, vite relayées par le président du Medef Pierre Gattaz, le projet d’un smic-jeunes, destiné à faciliter les embauches des publics fragiles, a refait surface, vingt ans après les remous créés par le Contrat d’Insertion professionnel (CIP) d’Edouard Balladur, et neuf ans après le non moins contesté Contre première Embauche (CPE) de Dominique de Villepin.
Retirés sous la pression de la rue, ces deux dispositifs, qui reposaient sur le même principe de flexibilité, dorment aujourd’hui au magasin des accessoires, et pas grand monde ne semblait vouloir prendre le risque de les en sortir un jour. Jusqu’à ce que Pascal Lamy, ancien commissaire européen et ex-dirigeant de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), réveille le démon, ouvrant une voie royale au président du Medef Pierre Gattaz qui s’est empressé de demander la mise en place d’un salaire transitoire, rémunéré sous le niveau actuel du smic.
Un arme contre le chômage ?
Très vite, le nouveau premier ministre Manuel Valls a coupé court à l’amorce de polémique qui commençait à poindre. Il faut dire que l’opinion, échaudé par les expériences passées, n’est guère favorable à ce type de mesure radicale. 78% s’y opposent, indique même un sondage Tilder-LCI-OpinionWay, estimant qu’une rémunération inférieure au smic, même transitoire, ne serait pas « une bonne chose pour faciliter les embauches en France ».
Lors d’une conférence de presse mercredi dernier, au cours de laquelle il détaillé une partie du plan d’économies qui doit financer le Pacte de responsabilité, Manuel Valls a martelé que l’effort engagé ne remettra pas en cause le modèle social français, ni le principe actuel du salaire minimum.
Seuls 21% souhaitent l’inverse et considèrent qu’une baisse du smic permettrait d’enrayer la courbe du chômage.