La sinistrose touche essentiellement le bâtiment et le petit commerce, indique une étude de l’Observatoire de l’Emploi des Entrepreneurs.
La courbe des liquidations judiciaires est en baisse (-7,6% par rapport à 2015) mais l’ampleur du chiffre révèle les difficultés rencontrées par les très petites entreprises, souvent individuelles, à l’étroit sur des marchés de proximité où leur offre saturée s’essouffle devant une demande qui stagne : 55 000 de ces dirigeants de TPE ou micro-entreprises ont perdu leur affaire et mis la clé sous la porte l’an dernier, indique le dernier baromètre dressé par l’Observatoire de l’Emploi des Entrepreneurs mis en place par le cabinet Altares et l’association GSC (assurance chômage pour les chefs d’entreprise).
Mauvaise nouvelle pour les taxis
Les premières victimes de cette conjoncture en berne restent les artisans-commerçants et les gérants de TPE précise l’enquête, avec des dommages collatéraux sur l’emploi local : une entreprise qui ferme, c’est toujours un client en moins pour un fournisseur. C’est aussi du chômage direct pour leurs personnels concernés, : si la grande majorité des entreprises « liquidées » en 2016 avait un effectif de moins de trois salariés, 14% en employaient « de trois à cinq ».
L’âge auquel ces « petits » entrepreneurs ont perdu leur activité atteignait 45 ans en moyenne, indique encore l’Observatoire. Ceux qui exerçaient dans le bâtiment ont le plus souffert, avec 24,8% des suppressions d’emplois, suivis de près par les commerçants (23,1%). La situation s’est très fortement dégradée pour les taxis (+54%), les auto-écoles (+20%) et les infirmiers (+21%), alors que hausse des pertes d’emploi semble avoir été jugulée dans les fast food et les bars où la situation s’est stabilisée en 2016.
On l’a dit en tête de cet article, le tableau n’est pas complètement noir : si le bilan reflète un environnement économique encore difficile pour le tissu de TPE, la moitié des 13 régions françaises ont connu une baisse supérieure à 10% du nombre de liquidations judiciaires.