Le redémarrage, encore poussif, de l’économie en 2016 influe positivement sur la courbe de l’emploi salarié qui s’inscrit dans une tendance positive depuis cinq trimestres consécutif, mais à un rythme encore très modéré.
La balance des créations d’emploi reste dans le vert pour le cinquième trimestre consécutif, portée par une reprise, timide mais durable, de la production. L’Insee a recensé 29 500 nouveaux postes au deuxième trimestre, un chiffre obtenu par la soustraction entre les destructions et les créations. Cette nouvelle hausse imprime un rythme encore modéré (+0,2%) essentiellement alimenté par une reprise assez nette du marché du travail dans le secteur tertiaire, hors intérim (+41 900 postes), notamment dans les métiers de services aux entreprises, le commerce, l’hôtellerie-restauration et les transports.
La croissance en berne
Ce flux vient contrebalancer la morosité qui continue à régner dans l’industrie (-9 500) et la construction (-2 800). Dans ces deux secteurs, la baisse d’emploi atteint respectivement -1,1% et -1,3% sur un an (50 000 postes perdus au total, un repli encore sensible mais beaucoup moins net qu’en 2014.Ces chiffres du deuxième trimestre coïncident avec le creux de croissance (0%) qui a traversé l’économie française à la même époque. Malgré tout, l’emploi, qui « réagit avec deux ou trois trimestres de retard avec le PIB » a continué sa progression, même modérée.
Selon l’économiste de l’OFCE contacté par Le Point, Bruno Ducoudré, les politiques de soutien aux entreprises, qui se sont matérialisées par des baisses de cotisations patronales et des aides à l’embauche dans les PME, contribuent à cette évolution positive. Le taux de chômage, en repli de 0,3 point au deuxième trimestre au sens des normes du Bureau international du travail (BIT), est redescendu sous la barre symbolique des 10%, à très exactement 9,6 % de la population active en métropole, son plus bas niveau depuis 2012.