691 000 immatriculations ont été recensées l’an dernier par l’Insee. Un chiffre qui dépasse largement le précédent pic…de 2010.
Le moteur de l’entrepreneuriat tourne à plein régime. En atteste le dernier bilan annuel dressé par l’Insee : l’Institut observe une hausse du nombre de créations de l’ordre de +17% sur douze mois, ce qui porte le volume global des immatriculations à 691 283, soit près de 70 000 de plus qu’en 2010, année du précédent record. L’engouement des candidats se fait surtout sentir sur le marché de la micro-entreprise, un modèle juridique et fiscal simplifié qui englobe désormais l’ancien statut de l’auto-entrepreneur, lancé il y a 10 ans sous l’ère Sarkozy. Suivent, d’assez près, les créations d’entreprises individuelles classiques (+20%), loin derrière les sociétés (+1,6%).
A quelles conditions ?
Après un creux entre 2012 et 2015, comment expliquer le retour en grâce de la micro-entreprise ? Ce système, érigé en rampe de lancement idéale pour les chômeurs de longue durée qui souhaitent créer leur propre emploi et réintégrer le marché du travail par leurs propres moyens, a bénéficié d’un réajustement favorable en 2018 : le plafond de chiffre d’affaires annuel, qui conditionne l’accès et la maintien dans le régime, a été doublé. Si bien qu’aujourd’hui, il est possible d’être micro-entrepreneur jusqu’à 170 000 euros de résultats annuels (contre 82 800 euros auparavant pour les activités de vente de marchandises), et jusqu’à 70 000 pour les prestations de services (contre 33 200 euros). La réforme, engagée par l’actuel gouvernement, s’inscrit dans le programme présidentiel d’Emmanuel Macron qui visait à faire de la France « une start up nation » à la faveur d’un assouplissement des règles encadrant l’entrepreneuriat, tant sur le plan des procédures que de la fiscalité. Le relèvement des seuils procédait de cette logique : la mesure avait, par anticipation, produit ses premiers effets dès la fin 2017 où une recrudescence des créations de micro-entreprise s’était notablement fait sentir. Tendance qui s’est donc confirmée en 2018.
Des micro-entreprises…qui durent !
Avec quel impact social ? Sans doute que la courbe des créations d’entreprises contribue à lisser, sur un temps assez long, celle du taux de chômage alimentée par le manque de débouchés dans de nombreux secteurs du marché salarial. A ce titre, une étude réalisée par Pôle Emploi en 2018 indiquait que, pour 32% des sondés, créer une entreprise représentait le seul moyen pour eux « de retrouver un emploi dans leur spécialité et leur métier ». La même enquête soulignait que 75% des activités lancées par les chômeurs étaient toujours active au bout de trois ans d’exercice.