Le gouvernement souhaite élargir la prime d’activité aux étudiants salariés et apprentis qui perçoivent un revenu d’au moins 900 euros, sans augmenter pour autant le budget du dispositif fixé à 4 milliards d’euros. Il faudra donc faire des choix.
Dimanche dernier, François Hollande a fait savoir qu’il envisageait d’élargir à de nouvelles catégories de travailleurs la future prime d’activité qui doit remplacer la Prime pour l’Emploi et la RSA Activité à partir de 2016. Visiblement, cette annonce a troublé plusieurs membres du gouvernement qui n’avaient pas anticipé l’éventualité d’une extension du dispositif, déjà budgété à hauteur de 4 milliards d’euros. Très vite, les premières hypothèses pronostiquaient une éligibilité des apprentis et des étudiants salariés, jusqu’ici exclus de la prime d’activité. Version démentie dans un premier temps par Matignon, mais confirmé dans un second, par la voix de la ministre des Affaires Sociales Marisol Touraine.
Lors d’une conférence de presse organisée après le Conseil des ministres, elle a abondé dans le sens du président de la république qui souhaite « clairement que l’enveloppe puisse bénéficier aux jeunes qui travaillent, quel que soit leur statut ».
Etudiants avec un petit job, et apprentis en alternance reviennent donc sur la scène. Selon Marisol Touraine, ces deux catégories seront bien concernées par la prime, dès lors que leur activité leur procure un revenu « au moins égal à 0,8 Smic », soit environ 900 euros.
180 000 d’entre eux, dont 100 000 étudiants et 80 000 apprentis, seront donc pris en compte dans la répartition des 4 milliards d’euros affectés au financement de la prime d’activité. Ce budget ne bougera pas, mais Marisol Touraine assure que cet élargissement « ne doit pas se traduire par une réduction significative de la prime versée aux autres actifs ». Les montants initiaux pourraient toutefois perdre 10 euros, indique une étude d’impact dévoilée par le gouvernement.