Dans une récente étude, l’Insee décrypte le profil des entreprises françaises d’après leurs catégories telles qu’elles ont été définies par un décret paru en 2008. Sans surprise, l’institut observe que la France reste un pays de petites, voire de très petites structures.
Rappelons, pour commencer, les nouveaux critères de classification sur lesquels s’est fondé le décret n° 2008-1354 du 18 décembre 2008 pour instaurer quatre nouvelles catégories d’entreprise.
La loi s’appuie désormais sur des critères, non plus juridiques, mais à caractère économique (chiffre d’affaires, effectif etc…) pour définir la classification suivante :
– Les microentreprises, qui emploient moins de 10 salariés et réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 2 millions d’euros.
– Les PME ou Petites et Moyennes Entreprises, qui emploient moins de 250 personnes et enregistrent un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros ou un bilan total inférieur à 43 millions d’euros.
– Les ETI ou les Entreprises de Taille Intermédiaire, qui emploient moins de 5 000 personnes et dont le chiffre d’affaires est inférieur à 1,5 milliard d’euros ou le bilan total en dessous de la barre de 2 milliards d’euros.
– Les entreprises qui ne sont classées dans aucune des trois catégories précédentes entrent dans la catégorie des grandes entreprises.
2. Les microentreprises
C’est de loin la catégorie dominante du réseau d’entreprises français. C’est donc aussi la structure qui le caractérise le plus, notamment par rapport à d’autres pays européens. Sur 2,9 millions d’entreprises comptabilisées en France (hors secteur agricole), 2,7 millions (soit 96%) sont des entreprises de moins de dix salariés génératrices d’un chiffre d’affaires inférieur à 2 millions d’euros.
Ces microentreprises, qui emploient au total quelque 3,2 millions de salariés (soit le quart de l’effectif salarié en France), exercent leur activité dans les secteurs du commerce, de l’artisanat et des services.
3. Les PME
En proportion, elles arrivent après les PME, mais très loin derrière (164 000 au total). Leur effectif moyen est de 30 personnes. Ce sont donc, dans leur très grande majorité, de très « petites » PME, le seuil maximal de classification pour cette catégorie étant de 250 salariés.
En France, les PME investissent tous les secteurs d’activité, mais elles sont extrêmement présentes dans la construction, le commerce de gros et le secteur industriel (métallurgie, textile, mécanique…). 15% d’entre elles ne se gèrent pas de façon indépendante mais appartiennent à un grand groupe français, mais la très grande majorité reste autonome (82%).
On pointe souvent le manque de moyens des PME françaises à séduire les marchés internationaux. Les chiffres confirment cette carence : les petites et moyennes entreprises françaises ne réalisent que 13% des exportations.
4. Les ETI
Les Entreprises de Taille Intermédiaires (ETI) et les grandes entreprises sont les moins nombreuses sur le territoire (4 600 pour les premières, 242 pour les secondes), mais c’est elles qui réalisent la quasi-totalité des exportations (87%).
Elles engrangent à elles seules 65% des immobilisations et 59% du total de bilan des entreprises. Leur mode de gestion en groupe de sociétés et leur fonctionnement en réseau leur permettent d’œuvrer dans des domaines très larges tels que le secteur énergétique, les transports, la distribution du courrier et les télécommunications, et donc de jouir d’une grande visibilité sur les marchés internationaux.
Les ETI sont en grande majorité des entreprises industrielles.