Le gouvernement a décidé d’agir sur les taxes pour enrayer la flambée des tarifs de l’essence. Les distributeurs ont également promis de faire un effort. La baisse interviendra dès cette semaine, mais elle sera, comme déjà annoncé, très modeste : pas plus de cinq centimes.
Ceux qui ont différé leur plein en attendant la baisse promise par le gouvernement des carburants à la pompe, risquent d’être déçus.
La baisse sera modeste, de 3 à 4 centimes probablement, mais pas négligeable : sur un plein de 60 litres, l’économie peut dépasser les 3 euros.
Comment le gouvernement a décidé d’agir ? Pas en bloquant les prix comme le candidat François Hollande l’avait promis pendant la campagne électorale mais en ajustant les taxes à la baisse, notamment la TIPCE, ex-TIPP (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques).
Baisse de la TIPP
Cette contribution pèse à 57% et 49% respectivement sur le SP 95 et le gazole. La baisse des taxes sera modeste et « provisoire » a déjà annoncé le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, conscient de l’impact sur les caisses de l’Etat (un centime de TIPP en moins équivaut à une recette fiscale perdue de 1,5 million d’euros).
Les distributeurs, qui souhaitent éviter un blocage des prix coûte que coûte, ont accepté d’accompagner « l’effort du gouvernement » de manière à rendre la baisse des tarifs « plus sensible pour l’automobiliste ». C’est en tout cas ce qu’a déclaré Jean-Louis Schilansky, le patron de l’Union française des industries pétrolières (Ufip). Mais le coup de pouce ne devrait pas aller au-delà d’un centime, ce qu’a d’ailleurs confirmé un rapport de la Direction générale de la concurrence, publié hier par le journal économique « La Tribune ».
Pas de blocage des tarifs en vue
Pour info, l’Etat Russe avait récemment instauré un blocage des prix de l’essence mais la mesure avait eu des effets catastrophiques puisqu’elle avait déclenché une pénurie sans précédent dans le pays. Sans marge des manœuvres, les compagnies russes avaient décidé d’exporter la majorité de leurs productions au détriment du marché intérieur.
Un autre paramètre pourrait agir favorablement sur les tarifs de carburant dans les prochains mois : la hausse de l’euro par rapport dollar. Rappelons que l’or noir reste facturé en monnaie américaine. Une remontée de l’unité européenne rendrait les importations de pétrole moins chères.
La semaine dernière, le président américain Barack Obama a prôné une autre piste pour faire baisser les cours du baril, qui flambent actuellement en raison de la situation géopolitique en Iran : la mobilisation des réserves dites «stratégiques» de pétrole qui, en augmentant l’offre, permettrait de faire baisser la pression des prix.